Colette Yver

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Colette Yver
Fonction
Présidente
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
RouenVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Émilie Antoinette Marie Josèphe de BergevinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Colette YverVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Activité
Fratrie
Conjoint
Auguste Huzard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 11482-11483, 2 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Colette Yver, pseudonyme d’Antoinette de Bergevin, née le à Segré et morte le à Rouen, est une écrivaine catholique française[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoinette de Bergevin est la fille d’un fonctionnaire muté à Rouen peu après sa naissance. C’est une écrivaine prolifique qui commence à publier, dès l’âge de dix-huit ans, des romans pour la Bibliothèque morale de la jeunesse chez Mégard à Rouen. Elle publiera environ un ouvrage (romans, essais ou hagiographies[3]) par an pendant les cinquante prochaines années de sa vie.

Écrivaine catholique[3], ses ouvrages sont représentatifs des fictions antiféministes qui abondent sous la IIIe République. Destiné à un public féminin, ce type de romans met en scène des femmes émancipées confrontées à de multiples malheurs qu’elles n’auraient pas subis si elles avaient choisi la vie au foyer[4]. Selon elle, les féministes étaient des « cervelines », c’est-à-dire des intellectuelles trop instruites, des femmes dont le cerveau avait fini par atrophier le cœur[5].

En 1903, elle épouse Auguste Huzard son éditeur[6] qui décéde en 1911, sans enfant[7].

En 1906, elle devient adhérente de la société des gens de lettres[8].

En , elle reçoit le prix Femina[a], pour Princesses de science, un ouvrage évoquant les difficultés rencontrées par les femmes pour concilier vie familiale et carrière scientifique. En , elle entrera au jury de ce prix, dont elle sera longtemps la doyenne, jusqu’en . En , elle est admise à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. Elle est membre de la Société des écrivains normands.

Dans les années 1930, elle demeure no 5 rue Théophile-Gautier à Neuilly-sur-Seine[9] et no 57 rue Chasselièvre à Rouen.

Sa sœur Marguerite (1869-1961), épouse du docteur Guillaume, jeune veuve avec deux enfants en 1896, professeure de français jusqu’à un âge avancé dans l’enseignement libre, donne au Journal de Rouen des contes pour enfants sous le pseudonyme d'« Hélène Avril ».

Elle repose au cimetière monumental de Rouen à côté de son frère, le peintre Édouard de Bergevin[10].

Une rue à Rouen, à Segré et à Barentin portent aujourd’hui son nom.

Essais, romans[modifier | modifier le code]

  • Cervelines, 1903.
Extrait du journal l’humanité donnant le programme radio, avec Colette Yver Programmée. À l’écoute Vous entendrez demain dimanche 30 octobre 'Tour Eiffel : 2,650 m. ; 12 kw. — 17h. 45 : Journal parlé par T.S.F. : Mme Colette Yver ; Quelques conquêtes du féminisme : Docteur Pierre Vachet : Portez-vous bien : M. Ch. Oulmont : La Vie parisienne ; le détective Ashelbé : Histoire de police ; La chanson du jour. 19 h. 10 Météo. 20 h. 30 à 21 heures : Université populaire par T.S.F.
Colette Yver à la radio en 1927
  • Princesses de science, 1907.
    Couronné par le prix Vie Heureuse, ancêtre du prix Femina.
  • Les Cervelines, Calmann-Lévy, 1908.
  • Les Dames du Palais, 1909.
  • Le Métier de Roi, Paris, Calmann-Lévy, 1911.
  • Un coin du voile, 1912.
  • Les sables mouvants, 1913.
  • Comment s’en vont les Reines, Calmann-Lévy, 1916.
  • Mirabelle de Pampelune, 1917.
  • Les Cousins riches, 1919.
  • Dans le jardin du féminisme, Paris, (lire en ligne).
  • Vous serez comme des dieux, 1922
  • Le Mystère des béatitudes, 1922
  • L’Homme et le Dieu, 1923
  • Le Festin des autres, 1925.
  • Aujourd’hui…, 1926.
  • La Bergerie, 1928.
  • Femmes d’aujourd’hui, 1929.
  • Vincent ou La Solitude, 1931.
  • Le Vote des femmes, 1932.
  • Haudequin de Lyon, 1928.
  • Madame Sous-chef, 1943.
  • Mammon 1924, 1933.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À l’époque prix Vie Heureuse, présidé par Daniel Lesueur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom YVER Colette (consulté le )
  2. Raoul Narsy, « L’Influence catholique dans la librairie française », Les Amitiés catholiques françaises, Paris,‎ .
  3. a et b Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur des femmes de 1870 à 1960 : contribution à l'histoire du féminisme, de l'urbanisme et du tourisme, Paris, Éditions de l'Atelier, coll. « Patrimoine », , 487 p., 24 cm (ISBN 978-2-70823-498-7, OCLC 490981434, lire en ligne), p. 1546.
  4. Léon Abensour (d), Histoire générale du féminisme des origines à nos jours, Paris, Delagrave, , 326 p., 16 cm (OCLC 1123684988, lire en ligne), p. 278.
  5. (en) James McMillan, France and Women, 1789-1914 : Gender, Society and Politics, Londres, Routledge, , 219 p. (ISBN 978-1-13458-957-9, OCLC 179161436, lire en ligne), p. 304.
  6. Guy Thuillier, Madame sous chef par Colette Yver [1]
  7. Emmanuel Esseul, Segré a créé une rue à son nom en 2006 mais qui est Colette Yver ? Ouest-France, 14 juillet 2023.
  8. Annuaire général des lettres, 1er janvier 1931, page 213 [2]
  9. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, Rouen, (lire en ligne), p. 343.
  10. Jean-Pierre Chaline (dir.), Mémoire d’une ville : le Cimetière monumental de Rouen, Rouen, Société des Amis des monuments rouennais, (ISBN 2-9509804-1-4).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Manson, « Colette Yver, jeune auteure pour la jeunesse de 1892 à 1900 », dans Cahiers Robinsons, no 15, 2004, Juvenilia (écritures précoces), nº dirigé par Guillemette Tison, p. 61-77.
  • Rebecca Rogers et Françoise Thébaud, La fabrique des filles. L’éducation des filles de Jules Ferry à la pilule, Paris, Éditions Textuel, 2010.
  • Régine Thieulent-Torreton, Colette Yver, femme de lettres, femme de cœur : quand le féminisme était une injure, Petit-Caux, Wooz, , 80 p., 1 vol. ill. ; 24 cm (ISBN 979-1-09671-447-6, OCLC 1269412842, lire en ligne).
  • Georges Dubosc et Colette Yver, Rouen 1914-1918, Des falaises, , 144 p. (ISBN 978-2848111995).

Liens externes[modifier | modifier le code]